Envol doré pour la jeunesse congolaise
Lorsque la jeune sauteuse Gladise Boukama Ndoulou a survolé la planche d’appel pour atterrir à 6,24 mètres, c’est tout un pays qui a retenu son souffle avant de laisser éclater sa joie. Cette médaille d’or, première du genre pour la République du Congo aux Jeux scolaires africains, confère à la délégation une crédibilité inattendue et hisse la nation à la quinzième place d’un classement dominé par l’Algérie. « Le travail de fond accompli dans les établissements d’enseignement commence à porter ses fruits », a salué le président du Comité national olympique et sportif congolais, Raymond Ibata, en marge de la cérémonie de clôture.
Une délégation modeste, un rendement maximal
Composée de seulement vingt-deux athlètes répartis entre athlétisme, judo, gymnastique et taekwondo, la délégation congolaise a converti quatre présences sur les podiums en autant de médailles, dont trois de bronze. Au-delà de la performance brute, la statistique interpelle : avec un ratio d’une médaille pour cinq compétiteurs, le Congo figure parmi les meilleures efficacités du tournoi. Les entraîneurs soulignent l’importance de la préparation centralisée organisée à Brazzaville durant le deuxième trimestre, appuyée par le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’Alphabétisation.
L’Algérie en majesté, l’Afrique en mosaïque
Pays hôte, l’Algérie a logiquement monopolisé la première marche grâce à un dispositif logistique impressionnant et à la mobilisation de fédérations aguerries. Sur les 245 médailles algériennes, 103 sont en or, soit plus du double de son poursuivant immédiat, l’Égypte. Cette domination chiffrée, loin d’éclipser les autres nations, souligne la pluralité des dynamiques continentales : la Tunisie, le Nigeria, le Kenya et le Tchad complètent un top 6 marqué par une densité de talents qui esquisse la carte sportive africaine de demain.
Les Jeux scolaires, tremplin continental
Initiative de l’Association des Comités nationaux olympiques d’Afrique, la compétition a rassemblé près de 3 500 adolescents issus de 54 pays, confirmant la montée en puissance d’un modèle où l’école devient le premier laboratoire de l’élite sportive. Loin de se limiter à la récolte de médailles, le projet promeut un triptyque éducatif, sanitaire et citoyen, jugé indispensable au développement des sociétés africaines. « La valeur d’une nation ne se mesure pas qu’au métal de ses trophées mais à la qualité de ses programmes scolaires », a rappelé la sociologue du sport Lina El-Mansouri, invitée des débats de clôture.
Cap sur Abuja : entre attentes et promesses
La prochaine édition en 2027, prévue à Abuja, apparaît déjà comme un révélateur des politiques sportives nationales. Le Nigeria, quatrième cette année, entend capitaliser sur son statut de futur hôte pour grimper sur le podium. Côté congolais, la Fédération d’athlétisme annonce un plan quadriennal axé sur la biomécanique du saut et le suivi médical régulier des espoirs détectés. « Nous ne visons pas seulement la conservation de l’or mais la diversification de nos succès », assure le sélectionneur national, Martial Nongou. Une ambition qui résonne avec l’aspiration continentale : faire de chaque aire de jeu scolaire un tremplin vers l’excellence internationale.