Close Menu
brazzart.combrazzart.com
    Articles Récents

    FECOHAND : Suspense total avant le vote décisif

    août 16, 2025

    Brazzaville : l’Imprimerie nationale se réinvente

    août 16, 2025

    Carnaval touristique inédit à Brazzaville

    août 16, 2025
    Facebook X (Twitter) Instagram
    YouTube RSS
    brazzart.com
    • Accueil
    • Actualité
    • Musique
    • Arts Visuels
    • Littérature
    • Arts de la Scène
    • Mode
    • Arts Numériques
    • Cinéma
    brazzart.combrazzart.com
    Home»Arts Numériques»Sourd d’ambition : le code source de l’inclusion
    Arts Numériques

    Sourd d’ambition : le code source de l’inclusion

    Rédacteur Brazz'ArtDe Rédacteur Brazz'Artjuillet 24, 2025Aucun commentaire4 Mins de Lecture3 Vues
    Partagez Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Tumblr Email
    Partagez
    Facebook Twitter LinkedIn Pinterest Email

    L’impulsion d’une jeunesse qui code le silence

    Dans une salle claire de Makélékélé, les écrans clignotent au rythme de doigts agiles qui dansent en silence sur les claviers. Depuis deux ans, le Centre de formation des jeunes vivant avec handicap, plus connu sous l’acronyme Cenfor-Jh, y organise des sessions intensives destinées aux élèves de l’Institut des jeunes sourds de Brazzaville. L’initiative naît d’un constat simple et pourtant souvent occulté : une fois leur Brevet d’études techniques obtenu, la plupart de ces adolescents se voient cantonnés à des filières artisanales, loin des perspectives qu’ouvre la transition numérique. “Nous avons voulu prouver que la surdité n’est pas un plafond de verre dans un secteur où le visuel et la logique priment”, confie Edgar Bavoumina, coordinateur du programme et lauréat du concours Youth Challenge soutenu par l’UNICEF et le PNUD.

    Un curriculum adapté aux mutations digitales

    Découper des images, coder un site vitrine, calibrer une imprimante 3D : le cursus de deux mois, renouvelé par vagues de dix participants, aborde les fondamentaux du graphisme, de l’impression numérique et de l’initiation au langage HTML. Loin d’un simple passe-temps, cette formation répond à l’essor des services numériques que connaît Brazzaville, où fleurissent imprimeries à la demande, agences de communication et start-up spécialisées dans le commerce électronique. Un interprète en langue des signes assure la passerelle linguistique, tandis que des professionnels bénévoles, issus notamment du réseau des espaces publics numériques, transmettent leur savoir-faire. L’objectif affiché est de doter ces jeunes d’un portefeuille de compétences immédiatement mobilisables sur le marché de l’emploi, voire dans l’auto-entrepreneuriat, créneau fortement encouragé par les pouvoirs publics.

    Le défi du financement et de l’équipement

    Si les regards pétillent à l’heure de la conception graphique, la réalité matérielle rappelle vite la fragilité de l’expérience. La gravure laser destinée aux prototypes de logos, l’imprimante sublimation ou même un simple massicot restent hors de portée financière de l’association. “Nous devons externaliser toutes les impressions, ce qui ralentit l’exercice pratique et alourdit les coûts”, déplore M. Bavoumina. Le manque d’appui parental, parfois lié à une perception encore timorée du potentiel numérique, s’ajoute à la contrainte budgétaire. Plusieurs stagiaires interrompent leur parcours faute de transport ou de frais de restauration, autant d’éléments indispensables à la réussite d’une formation intensive.

    Face à ces obstacles, l’équipe plaide pour un partenariat accru avec les institutions locales et le tissu entrepreneurial. Un premier pas a été franchi avec la mise à disposition temporaire d’une salle connectée par la mairie de Brazzaville, geste salué par les responsables associatifs comme la preuve qu’une synergie public-privé est possible.

    Responsabilité collective et soutien institutionnel

    L’enjeu dépasse la seule philanthropie. La stratégie nationale de développement de l’économie numérique, adoptée en 2019, fixe en effet des objectifs d’inclusion de tous les publics aux nouvelles technologies. Dans cette perspective, la formation des personnes en situation de handicap représente un levier double : réponse sociale à l’égalité des chances et réservoir de talents pour un secteur en quête de main-d’œuvre qualifiée. Interrogé sur le sujet, un cadre du ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique rappelle que “l’employabilité des personnes sourdes entre pleinement dans la feuille de route gouvernementale visant à porter la contribution du digital à 10 % du PIB national d’ici 2025”.

    La proposition, formulée par Cenfor-Jh, de créer un lycée professionnel dédié aux handicaps multiples, rejoint les orientations déjà suggérées lors du dernier Forum national sur le numérique tenu à Kintélé. La mesure, encore à l’étude, pourrait offrir une filière diplômante et certifiante, indispensable pour sécuriser l’insertion durable des apprenants.

    Vers un écosystème inclusif et compétitif

    Au-delà des formations ponctuelles, c’est toute une chaîne de valeur inclusive qui se construit pas à pas. Certains des vingt-et-un stagiaires déjà formés ont décroché de premières missions de conception de visuels pour des PME locales, preuve que les compétences acquises répondent à une demande concrète. La montée en puissance des espaces de coworking à Brazzaville, l’expansion des services de paiement mobile et la vitalité de la scène créative fournissent un terreau fertile à l’entrepreneuriat sourd, à condition de maintenir l’accompagnement technique et réglementaire.

    Dans cet horizon, la voix – ou plutôt la langue des signes – de la jeunesse sourde congolaise se fait entendre avec une intensité nouvelle. En cultivant le code et la création numérique, ces apprenants rappellent que l’innovation n’est pas qu’affaire de machines mais de regards pluriels sur le monde. L’inclusion, loin d’être un slogan, devient un moteur de compétitivité et une promesse d’avenir pour une économie congolaise décidée à conjuguer modernité et solidarité.

    Partagez Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Tumblr Email
    Rédacteur Brazz'Art

    Related Posts

    Arts Numériques

    Ragots 2.0 : l’art de la satire trahie par la désinformation genrée à Brazzaville

    juin 30, 2025
    Arts Numériques

    Quand l’Afrique Déploie des Ondes Innovantes : En Quête d’Unité Audiovisuelle

    juin 21, 2025
    Arts Numériques

    Kreafrika 2025 : Quand l’Afrique Culturelle Se Réinvente à Alexandrie

    juin 20, 2025
    Arts Numériques

    Makoua : Le retour de la haute technologie dans la ville de lumière

    juin 19, 2025
    Add A Comment

    Comments are closed.

    Notre Sélection

    Miss Mayele : la grammaire en talons aiguilles

    juillet 30, 2025

    Scrabble : Brazzaville aligne un mot triple

    juillet 29, 2025

    Congo-Brazzaville : « rumeurs genrées » contre les femmes, nouvel art de viser le pouvoir — et d’empoisonner l’espace public

    août 11, 2025

    10KM Brazza : Brazzaville au rythme des coureurs

    août 13, 2025
    Articles Récents
    Événement
    YouTube RSS

    Actualités

    • Actualités
    • Musique
    • Arts Visuels
    • Littérature
    • Arts de la Scène
    • Mode
    • Arts Numériques
    • Cinéma

    Services

    • Partagez un Événement
    • Partagez une Info
    • Publicité
    • L'Équipe Brazzart

    Articles récents

    FECOHAND : Suspense total avant le vote décisif

    Brazzaville : l’Imprimerie nationale se réinvente

    © 2025 BrazzArt – Art & Culture du Congo-Brazzaville
    • Politique de Confidentialité
    • Conditions Générales
    • Contact

    Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.