Close Menu
brazzart.combrazzart.com
    Articles Récents

    FECOHAND : Suspense total avant le vote décisif

    août 16, 2025

    Brazzaville : l’Imprimerie nationale se réinvente

    août 16, 2025

    Carnaval touristique inédit à Brazzaville

    août 16, 2025
    Facebook X (Twitter) Instagram
    YouTube RSS
    brazzart.com
    • Accueil
    • Actualité
    • Musique
    • Arts Visuels
    • Littérature
    • Arts de la Scène
    • Mode
    • Arts Numériques
    • Cinéma
    brazzart.combrazzart.com
    Home»Littérature»Kibeloh, le globe en 200 pages et quelques rêves
    Littérature

    Kibeloh, le globe en 200 pages et quelques rêves

    Rédacteur Brazz'ArtDe Rédacteur Brazz'Artjuillet 19, 2025Aucun commentaire4 Mins de Lecture3 Vues
    Partagez Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Tumblr Email
    Partagez
    Facebook Twitter LinkedIn Pinterest Email

    Une voix littéraire née entre deux rives

    À trente-trois ans, Christ Kibeloh s’affirme comme l’un des noms singuliers de la littérature francophone issue du bassin du Congo. Son nouveau recueil, « Mon regard sur le monde », prolonge la trajectoire d’un créateur dont la vie elle-même tient du roman : ancien pensionnaire d’un centre de formation de football à Pointe-Noire, diplômé de lettres en France, lauréat du Prix jeune auteur 2017 de l’Académie du bassin d’Arcachon, il navigue entre les continents avec une aisance forgée dans l’expérience migratoire.

    Cette double appartenance irrigue chaque page du livre. Dans un style à la fois nerveux et lyrique, l’écrivain convoque l’écho des pistes rouges de l’enfance congolaise puis l’agitation des banlieues européennes. « Ma langue est un pont de bois sur le fleuve des souvenirs », confie-t-il lors d’un entretien radiophonique diffusé par RFI (2024). En embrassant la pluralité des influences, Kibeloh s’inscrit dans l’ambitieuse politique de rayonnement culturel soutenue par les autorités de Brazzaville, soucieuses de voir émerger une génération d’artistes capables de dialoguer avec le monde.

    Le métissage pour horizon narratif

    Au cœur de l’ouvrage réside une conviction : le métissage n’est pas seulement un état civil, il constitue une stratégie de civilisation. Kibeloh en fait le fil rouge de ses courtes fictions, où les personnages franchissent les frontières physiques autant que mentales. Qu’il suive le parcours d’un champion d’athlétisme cherchant l’unité de son peuple ou le dilemme d’une étudiante congolaise prise entre deux systèmes de valeurs, l’auteur rappelle que l’identité est, telle la musique, un art du dosage et de la syncope.

    Son propos se veut en outre résolument constructif : les plaies héritées de l’esclavage et de la colonisation y sont reconnues sans que le discours ne s’enferme dans la litanie victimaire. L’écrivain préfère interroger les composantes endogènes – inerties sociales, conflits de générations, crispations identitaires – qui freinent un continent en pleine mutation. De cette démarche découle une réflexion qui, tout en saluant la résilience africaine, invite à l’auto-examen et à la coopération internationale.

    Un laboratoire formel au service des idées

    La réussite du recueil tient aussi à sa construction éclatée ; Kibeloh juxtapose poèmes monologues intérieurs et récits quasi cinématographiques. La littérature se fait alors laboratoire, à l’image de la vitalité des industries créatives que le Congo-Brazzaville entend promouvoir, des bandes dessinées urbaines de Brazzaville aux web-séries tournées sur les rives du fleuve.

    Cette hybridation défie le lecteur, mais jamais gratuitement. L’alternance des registres mime le flux discontinu d’informations qui caractérise notre modernité connectée : réseaux sociaux, journaux télévisés, conversations fragmentées. En adoptant ce kaléidoscope formel, l’auteur illustre la nécessité d’apprendre à penser simultanément la multiplicité des récits qui façonnent l’opinion mondiale.

    La résonance d’une Afrique plurielle

    Dans plusieurs passages, le texte évoque, sans manichéisme, les défis contemporains du continent : urbanisation galopante, transition démographique, tensions climatiques. Kibeloh y adjoint une dimension sensible, faisant dialoguer proverbes bantous et références à Aimé Césaire ou Toni Morrison, parce que, selon ses mots, « la mer de la littérature renverse les barrières plus sûrement qu’un décret ».

    Cette approche a suscité un accueil enthousiaste sur les deux rives de l’Atlantique. La critique congolaise souligne l’écho positif que ces pages offrent à une jeunesse avide de récits valorisants, tandis que des universitaires franciliens saluent « un humanisme sans naïveté » (revue Esquisses Francophones, 2024). À l’heure où la diplomatie culturelle devient un vecteur essentiel de soft power, l’ouvrage contribue à redessiner l’image d’une Afrique consciente de ses atouts et pleinement actrice de la mondialisation littéraire.

    Regards croisés d’une génération connectée

    S’il fallait dégager une morale, elle tiendrait en une phrase : rien ne s’invente hors dialogue. Les derniers chapitres, rédigés comme un carnet de route, mettent en scène des adolescents traquant le cyberharcèlement, un couple séparé par la migration ou encore un ancien soldat reconverti en bibliothécaire. Autant de figures qui refusent le cloisonnement et plaident pour une solidarité transnationale.

    En conclusion, « Mon regard sur le monde » ne se contente pas de refléter un état des lieux ; il propose une méthode, sinon un art de vivre. En conjuguant lucidité et espérance, Kibeloh livre une œuvre dont la portée dépasse la sphère strictement littéraire pour rejoindre les efforts continus des institutions congolaises et internationales visant à promouvoir un dialogue interculturel apaisé. Cet appel à la nuance résonnera sans doute longtemps dans l’esprit des lecteurs, jeunes et moins jeunes, en quête de récits aptes à réenchanter le commun.

    Partagez Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Tumblr Email
    Rédacteur Brazz'Art

    Related Posts

    Littérature

    Miss Mayele : la grammaire en talons aiguilles

    juillet 30, 2025
    Littérature

    Scrabble : Brazzaville aligne un mot triple

    juillet 29, 2025
    Littérature

    Scrabble : 17 ans et déjà maître des dictionnaires

    juillet 28, 2025
    Littérature

    Scrabble : le Congo épelle l’Excellence mondiale

    juillet 26, 2025
    Littérature

    Grand-Croix pour Obenga : la science se pare d’or

    juillet 26, 2025
    Littérature

    Le droit administratif congolais passe en 2.0

    juillet 23, 2025
    Add A Comment

    Comments are closed.

    Notre Sélection

    Indépendance : Pointe-Noire promet un défilé show

    août 14, 2025

    Écailles et justice : la panthère ne plaisante pas

    juillet 25, 2025

    BEPC 2025: 68% de réussite, la jeunesse s’élève

    août 13, 2025

    Lissolo 2.0, le jeu qui cartographie la mémoire

    août 10, 2025
    Articles Récents
    Événement
    YouTube RSS

    Actualités

    • Actualités
    • Musique
    • Arts Visuels
    • Littérature
    • Arts de la Scène
    • Mode
    • Arts Numériques
    • Cinéma

    Services

    • Partagez un Événement
    • Partagez une Info
    • Publicité
    • L'Équipe Brazzart

    Articles récents

    FECOHAND : Suspense total avant le vote décisif

    Brazzaville : l’Imprimerie nationale se réinvente

    © 2025 BrazzArt – Art & Culture du Congo-Brazzaville
    • Politique de Confidentialité
    • Conditions Générales
    • Contact

    Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.