Brazzaville se prépare au Semi-Marathon 2025
À onze mois du départ officiel, la silhouette verdoyante des berges du fleuve Congo se transforme déjà en vaste piste d’entraînement. Le 14 août 2025, Brazzaville accueillera la vingtième édition du Semi-Marathon International de Brazzaville, créé en 1996 pour promouvoir la course de fond en Afrique centrale et accompagner symboliquement les célébrations de l’indépendance nationale.
Le président Denis Sassou Nguesso donnera, comme le veut la tradition, le coup d’envoi devant le Palais des congrès. Le geste, devenu rituel, souligne la dimension fédératrice de l’événement qui ouvre les festivités du soixante-cinquième anniversaire de la souveraineté congolaise.
Un plateau athlétique pan-africain
Selon Raymond Ebata, président du comité de direction, 5 971 athlètes se sont d’ores et déjà accrédités, dont 158 coureurs internationaux issus de 23 pays. L’Éthiopie et le Kenya, places fortes de la discipline, aligneront leurs équipes élite, tandis que le Niger, le Lesotho ou encore Sao Tomé-et-Principe enverront des délégations plus modestes mais déterminées à créer la surprise.
Les organisateurs ambitionnent d’atteindre la barre symbolique des 10 000 participants d’ici trois ans, pari plausible au regard de la progression constante du nombre d’inscrits – un bond de 18 % depuis l’édition précédente, malgré la conjoncture sanitaire mondiale.
Un chantier logistique millimétré
Le tracé de 21,097 km, homologué par World Athletics, sera reconduit. Il serpente du boulevard Alfred-Raoul jusqu’au mythique stade Massamba-Débat, offrant une vitrine panoramique sur les nouveaux aménagements urbains, notamment la corniche réhabilitée et les fresques murales commanditées par la municipalité.
La délégation interministérielle aux Grands Événements a détaillé un plan logistique mobilisant 1 200 bénévoles, 15 postes médicaux avancés et une flotte de bus électriques pour le transport des supporters. Le professeur Martial Biangouo, épidémiologiste, estime que « le dispositif reprend les meilleures pratiques observées lors du dernier Championnat d’Afrique d’athlétisme, et devrait garantir une bulle sanitaire robuste ».
Rayonnement culturel et attractivité touristique
Au-delà du seul enjeu chronométrique, le semi-marathon sert de catalyseur à une diplomatie culturelle basée sur l’hospitalité musicale et gastronomique du Congo. Des scènes éphémères consacrées aux rythmes du soukous et aux danses kongo seront déployées sur les principaux carrefours, afin d’accompagner l’arrivée par vagues des coureurs amateurs.
Les tour-opérateurs locaux misent sur un taux d’occupation hôtelier supérieur à 85 %. Jacques Itoua, président de l’Union des agences de voyage, y voit « une démonstration grandeur nature de la capacité d’accueil de Brazzaville, susceptible de générer des retombées économiques pérennes au-delà de la seule journée de course ».
Perspectives et héritage sportif
Le comité d’organisation envisage d’intégrer une dimension écoresponsable accrue, par l’utilisation de dossards recyclables et la collecte systématique des gobelets biodégradables. Ces initiatives répondent aux attentes d’une jeunesse africaine de plus en plus sensible aux enjeux climatiques.
Enfin, un programme d’entraînement gratuit pour les scolaires des arrondissements périphériques sera lancé en début d’année, afin de nourrir un vivier national d’athlètes et d’ancrer une culture du bien-être dans la population. À terme, le SMIB aspire à devenir l’un des cinq rendez-vous de référence sur le continent, à l’image du Marathon du Cap ou du Lagos City Marathon.
Si la promesse se confirme, Brazzaville pourrait bientôt se prévaloir d’un label sportif aussi puissant que sa tradition musicale, démontrant que la course à pied, loin d’être un simple spectacle, constitue un levier stratégique pour la cohésion sociale et le rayonnement de la République du Congo.