Une jeunesse créative au centre des priorités
À l’heure où l’Afrique centrale renouvelle ses modèles de croissance, la ville de Dolisie se positionne comme un laboratoire d’initiatives entrepreneuriales. Le récent octroi de crédits par le Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement à 159 jeunes artisans et commerçants confirme cette orientation. L’opération, portée en concertation avec les institutions de micro-finance partenaires, s’inscrit dans l’ambition nationale de valoriser une jeunesse inventive dont les savoir-faire concourent au rayonnement culturel et économique du Congo.
La mécanique de sélection : entre rigueur et équité
Sur les 856 dossiers déposés, seuls 159 ont été retenus. Le directeur général du Figa, Branham Kitombo, souligne que la démarche s’est appuyée sur la formalisation effective des activités, gage de traçabilité et de solvabilité. Chaque projet a été soumis à une grille d’évaluation centrée sur la viabilité économique, la capacité d’innovation et l’impact social. L’appui financier du Financement des initiatives de développement économique au Congo, détenteur du produit « Kolisa », a joué un rôle catalyseur dans la constitution des enveloppes, rappelant l’importance de l’ingénierie financière pour transformer des idées en entreprises pérennes.
Un encadrement institutionnel assumé
Présente à la remise symbolique des chèques, la ministre des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Artisanat, Jacqueline Lydia Mikolo, a réitéré la volonté gouvernementale d’accompagner les promoteurs « de la vision initiale jusqu’au financement ». Dans le même esprit, Pierre Mabiala, ministre des Affaires foncières et du Domaine public, chargé des relations avec le Parlement, a mis en garde contre toute tentation de détournement des fonds vers des loisirs. Selon lui, « l’entrepreneuriat exige courage, abnégation, sérieux et détermination », trois qualités qu’il appartient désormais aux lauréats d’incarner dans leur gestion quotidienne.
Des perspectives de résilience économique locale
En injectant des ressources fraîches dans le tissu artisanal, le Figa ambitionne de consolider l’employabilité, de stimuler la production locale et de favoriser la montée en gamme des produits. Les autorités locales, témoins de la cérémonie, voient dans cette seconde vague de financements — la première, en avril, avait soutenu 85 artisans — une dynamique susceptible de créer un effet d’entraînement sur l’ensemble de la chaîne de valeur. À terme, la formalisation des micro-entreprises devrait accroître la base fiscale, tout en inscrivant les jeunes entrepreneurs dans les circuits de commerce régional voire continental.
Vers une culture de la responsabilité financière
Au-delà du soutien monétaire, la réussite du dispositif repose sur le suivi post-financement. Des séances de mentorat, de formation à la gestion comptable et à la stratégie marketing sont prévues pour éviter l’écueil d’un endettement non maîtrisé. En encourageant la discipline budgétaire et la vision à long terme, les pouvoirs publics aspirent à faire éclore une génération d’acteurs économiques capables de transformer l’agilité créative en richesse durablement partagée. Dolisie, jadis simple carrefour ferroviaire, pourrait ainsi devenir un pôle de référence pour l’artisanat moderne en République du Congo.